RCF 18 juin 2021

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Dimanche, c’est la fête des pères. C’est quoi la fête des pères en 2021 ? Pas simple ! Quand on entend au plus haut sommet de l’Etat, dans la bouche de députés et de ministres, qu’un père cela peut être une grand-mère, une cousine, un voisin…

C’est quoi la fête des pères quand une loi rédigée par quelques-uns, votée par quelques-uns, au nom de tous les autres, vaporise le père ? Le réduisant à la plus petite cellule de son corps : son spermatozoïde. La loi sur le point d’être votée dans une vraie fracture politique entre Sénat et Assemblée crée la possibilité de faire des enfants sans père(je n’aime pas le dire ainsi car malgré tout, il y a quelque part toujours un père, biologique, renommé géniteur ou donneur).

Cette loi, en fait, consacre l’inutilité du père dans le sens où elle dit, et c’est donc valable pour toute la société : un père, ça ne sert à rien, puisque la loi décide par avance que certains n’en ont pas besoin. Sacrée défaite des pères.

Se passer de père 

J’ai toujours été marquée au long des débats politiques et médiatiques de voir à quel point on considère qu’une femme ou un couple de femme ne peut pas se passer d’un enfant avec la même certitude absolue qu’on considère qu’un enfant, lui, au contraire, peut se passer de père. L’ancien vice-président du Comité consultatif national d’éthique, Pierre Le Coz a carrément dit : « Le législateur ferait passer un message symboliquement fort : « Vous n’avez pas de père, tant pis ».

Les défenseurs de ce droit l’affirment sans laisser de place au doute : l’enfant ne souffrira nullement de l’absence de père. Car peut-on souffrir du manque de ce qu’on n’a jamais eu ?
Un aveugle ne serait donc pas autorisé à souffrir d’un manque, la vue, s’il ne l’a jamais eu ?

Le besoin d’exemplarité 

Pour justifier l’absence programmée du père, on évoque une triste réalité : les pères absents, infidèles, alcooliques, violents. Ou éteints, aussi, car ils ne sont plus toujours reconnus dans leur rôle. Certains disent, tant ils sont blessés, : j‘aurais préféré ne pas avoir de père. Les difficultés générées par les parents poursuivent parfois toute la vie, combien d’adultes en thérapie à cause d’une blessure liée à l’un des parents ? C’est bien la preuve, par la négative malheureusement, que les parents ont une importance cruciale dans la vie de chacun.

Mais notre société pour progresser a aussi besoin d’exemples. Pour ne pas dire d’exemplarité. Ça tombe bien. Des bons pères, il y en a plein. C’est bon de se le redire. Des pères qui, au travers de leur force comme de leur faiblesse, de leur amour comme de leurs maladresses, savent donner à leur enfant confiance en eux, les font grandir, en font des femmes et des hommes droits, courageux, attentifs aux autres et au bien. On parle moins de ces pères-là. Pourtant ils sont légion. Dans leurs imperfections, ils savent même demander pardon.
 Alors ce matin je suis une mère imparfaite qui souhaite à tous les pères : bonne fête.