RCF 27 novembre 2020

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Samedi, dans des milliers de paroisses du monde entier, souvent à distance, se vivront des « veillées de prière pour la vie naissante ». Cette initiative lancée par Benoit XVI fête ses 10 ans. Le pape émérite souhaitait que nous marquions d’une manière particulière l’entrée dans le temps de l’Avent, pour nous préparer à la célébration de la Nativité. 

L’Avent nous offre de faire l’expérience de la proximité avec le Christ. Il s’est voulu en effet si proche de nous qu’il a choisi de parcourir toute notre vie d’homme, depuis ses débuts jusqu’à sa fin. Dieu aurait pu choisir d’arriver sur terre dans la force de l’âge et dans une nuée de gloire. Et bien, précisément non. Il s’est fait embryon. 

N’est ce pas émouvant de se dire que Jésus a, comme chacun de nous, commencé son chemin sur terre en étant une seule et unique première cellule, animée de ce même principe de vie qui anime chacun de nous, à l’instant même ? On mesure que le mystère de l’incarnation et le début de la vie humaine sont intimement liés. 

Il a pris notre condition d’homme et a embrassé toute notre nature humaine. Il a choisi la vie, toute la vie, dans sa plus grande vulnérabilité, ce qui nous invite à méditer sur le fait que la vulnérabilité est une condition même de la vie, et non une erreur dans le système qui conduirait à mettre la vie sous conditions. 

Ces veillées pour la vie sont l’occasion de rendre hommage à la vie, de prendre conscience avec émotion et gratitude, de la valeur et de la dignité incomparable de toute personne humaine, de chacun de nous. Cela nous invite à porter un regard nouveau sur l’homme, un regard qui reconnait chaque être humain comme valeur en lui-même qui mérite toujours d’être accueilli avec respect et amour. Un regard qui rappelle que chaque être humain a le droit de ne pas être traité comme un objet à posséder ou comme une chose que l’on peut manipuler. 

Ces veillées nous invitent aussi à penser à tous ceux qui, pour une raison ou une autre, ne peuvent pas donner la vie ou attendent désespérément l’enfant qui ne vient pas. Dans la prière qu’il a écrite spécialement pour ces veillées, Benoit XVI ne les avait pas oubliés. « Réconforte les couples d’époux qui souffrent à cause de leur impossibilité d’avoir des enfants, et dans ta bonté, prends soin d’eux », écrivait-il. 

Il y a quelques jours, un article très touchant dans La Croix a donné la parole à des couples qui traversent la souffrance d’une vie sans enfants. Mahaut, Olivier et Constance nous invitent à réfléchir à ce qu’ils vivent, à leur fécondité, avec délicatesse et surtout au travers de la réalité de leur douleur. 

Ce grand désir de donner la vie est parfois empêché. Mais donner de la vie est toujours possible. Toute épreuve je crois nous rappelle qu’en chacun de nous sommeille des forces de vie. Qu’au fond, c’est d’abord la vie qui veille en nous.