RCF 19 février 2021

A écouter sur : https://rcf.fr/embed/2551895

C’est une enquête parue dans Le Figaro qui révèle « comment l’écriture inclusive prend le pouvoir à l’Université ».Certains profs militants obligent par exemple leurs étudiants à rédiger leurs mails ou leur mémoire en écriture inclusive, sous peine de non réponse. Une université a même créé un poste de chargée de mission pour participer à la généralisation de cette écriture. Tout ça faisant fi d’une circulaire de 2017 qui bannit l’usage administratif de cette écriture inclusive. Une enseignante chercheuse dénonce carrément, je cite, une « radicalisation progressive de l’espace universitaire ».

Pour ceux qui auraient échappé à cette nouvelle façon d’écrire qui fait saigner les yeux, une petite explication s’impose.

Cette écriture est née de la volonté d’utiliser le langage pour faire changer les mentalités sur l’égalité homme/femme. Ceux qui promeuvent ce nouveau militantisme partent du postulat, faux, que notre langue française aurait été masculinisée au cours du temps et qu’il faut remédier à une prétendue « invisibilisation » volontaire de la femme.

Pour cela, plusieurs procédés ont été élucubrés.

Comme : faire disparaitre le « Il » et le « Elle » et les fusionner en un pronom neutre comme « IEL« . Ou Inclure artificiellement le féminin dans tous les mots, qu’on saucissonne avec des points, comme cher.e.s ami·e·s. Vous remarquez que c’est impossible à comprendre à l’oral, cette écriture détruit le lien entre l’oral et l’écrit. Elle crée des racines qui n’existent pas.

Il n’y a aucune logique. D’autant que la langue ne désigne pas sans cesse le sexe des personnes. Quand on dit« tu es un vrai tyran » on ne se réfère pas au sexe mais au comportement. 

L’écriture inclusive propose aussi de mentionner systématiquement le genre féminin. Interdit de dire bonjour à tous. Il faut dire « bonjour à tous et à toutes». Ça remet radicalement en question l’usage du pluriel, alors que lui est véritablement inclusif puisqu’il regroupe. Vous voyez, si au lieu de « les candidats sont convoqués à 9h00 » on dit « Les candidats et les candidates sont convoqué.e.s à 9h00 », cela signifie qu’il existe potentiellement une différence de traitement selon le sexe. Finalement, en prétendant annuler l’opposition de genre, on ne fait que la systématiser : ce mode d’écriture a nécessairement un effet renforcé d’opposition des filles et des garçons, créant une exclusion réciproque. 

Dans une tribune dans Marianne, 32 linguistes dénoncent cette propagande qui produit de nouveaux clivages inédits et qui exclue tous ceux qui souffrent de difficultés scolaires, de dyslexie, dysgraphie etc… et même de cécité.

Pour la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, l’écriture inclusive est illisible pour beaucoup de personnes en situation de Handicap et constitue une véritable régression.

L’Académie française, elle, y voit un «péril mortel» pour la langue