RCF 20 novembre 2020

A écouter sur : https://rcf.fr/embed/2483089

France, un bébé nait prématurément toutes les 8 minutes. 165 bébés chaque jour. Ce chiffre suffit pour comprendre l’importance de ce sujet cette semaine, où justement avait lieu la journée mondiale de la prématurité. 

La prématurité, c’est le fait, pour un bébé, de venir trop tôt au monde. Cette prématurité peut être moyenne, grande, très grande, extrême même, lorsqu’il vient à manquer à la grossesse trois mois, parfois plus. Aujourd’hui, on parvient à sauver des bébés entièrement privés du dernier trimestre de grossesse. Le plus jeune bébé sauvé était né à 21 semaines de grossesse, le plus léger ne pesait que 250 grammes. Ces situations sont souvent difficiles à vivre. Les raisons de la prématurité sont multiples, les conséquences aussi. Chaque histoire est toujours unique. 

Renforcer les parcours de soin

La crise sanitaire a compliqué les parcours de soin, en particulier dans les secteurs très protégés, comme celui de la néonatalogie. Pendant le premier confinement, l’association SOS Prema avait tiré la sonnette d’alarme pour rappeler aux pouvoirs publics à quel point la présence continue des parents, auprès de leur enfant hospitalisé, était fondamentale. L’enjeu de tout faire pour limiter les séparations est important car on sait bien que les bébés ont besoin de plus encore que de soin. L’apport des parents est évidemment très précieux aussi pour les soignants.

Une maman ne sait pas toujours lire une prise de sang, mais ce qu’elle lit de son enfant, personne ne le voit. Ce qu’apporte le parent, aucun médicament, aucune perfusion, ne le fera. La prématurité est le lieu de la relation, par excellence. Une relation qui convoque tous les sens. La voix. L’odeur. Le toucher. C’est pour cela qu’on encourage le peau-à-peau. 

Une relation extraordinaire

Cette relation se limite parfois à une simple présence mais elle est d’une richesse sans limite car elle concentre l’essence même de la vie qu’est l’amour. Cette relation qui relie l’enfant à ses parents, mais aussi à ses frères et sœurs, est aussi inexplicable qu’extraordinaire. Par exemple, lorsque le parent ferme la couveuse et s’apprête à partir, il n’est pas rare d’en voir l’effet immédiat sur le scope qui affiche le rythme cardiaque du bébé. Quand des jumeaux sont hospitalisés, même s’ils ne sont pas dans la même pièce, il n’est pas rare de les observer faire des malaises, en résonnance l’un avec l’autre. 

N’est-ce pas aussi mystérieux que merveilleux ? Quand on a un jour tenu son enfant tout entier dans sa main, et que grâce à Dieu, quelques années plus tard, c’est le même regard qu’on lit en lui mais qu’on a besoin cette fois besoin de tous ses bras pour l’entourer, on sait que la vie n’a pas de prix.   

Alors je voudrais encourager de tout mon cœur les parents et les familles qui traversent en ce moment cela, ainsi que SOS Prema et tous ceux dont la vocation est de prendre soin des plus petits d’entre nous.