RCF 7 mai 2021
A écouter sur : https://rcf.fr/embed/2607125
En cette veille de 8 mai, date de commémoration de la capitulation de l’Allemagne nazie, Blanche Streb nous invite à nous souvenir de ceux qui sont morts pour nous libérer de l’ennemi.
En cette veille de 8 mai, comment ne pas penser à ceux qui, dans notre histoire, dans notre pays, dans nos familles aussi, ont tout donné, souvent jusqu’à leur vie, pour nous libérer du mal et de l’ennemi ?
Pour ne pas les oublier, l’écrivain Jean-Christophe Notin a créé le compte twitter « Paroles de compagnons de la Libération ». Ce passionné d’histoire militaire et politique des XXe et XXIe siècles a publié en 2000 « 1 061 compagnons », son premier livre, fruit de deux années de rencontres avec les Résistants et les Français libres. « Il y a 20 ans, j’ai eu le privilège de recueillir le témoignage de 130 compagnons », explique-t-il dans sa bio. « Le temps me semblait venu de ne plus les garder que pour moi »
Grace à lui, chaque jour, dans notre quotidien, nous pouvons faire connaissance avec l’un d’eux.
Chaque fois, je suis émue devant les visages de ces hommes et de ces femmes, parfois très jeunes, souvent inconnus. En quelques mots, leur histoire est évoquée. Ils se battaient à Bir Hakeim, sur le Garigliano ou en Provence. Ils appartenaient à des services de renseignement, ils protégeaient des fugitifs, des juifs, ils étaient dans des réseaux de résistance, ils tenaient des journaux clandestins. Ils sont souvent morts tragiquement. Arrêtés. Torturés. Gazés.
Tous sont inspirants. Tous ont fait preuve de courage, habités par un sens du devoir, un amour de notre pays et de la liberté.
Quels exemples….
Nous sentons bien l’importance de ce devoir de transmettre. J’ai été marquée par une phrase sur un mur du Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon : « Ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre ».
Même si les époques se suivent et ne se ressemblent pas, si cette citation fait froid dans le dos, c’est parce qu’on sait qu’elle dit vrai. Sans même parler d’euthanasie ou d’eugénisme, Il suffit de se plonger 5 minutes dans le texte de Bernanos qui se diffusait sous le manteau dans la France occupée en 1943 pour se prendre une belle claque, tant son écho est singulier aujourd’hui. « Où allons-nous » ? C’était sa question, elle est devenue le titre de son livre posthume que les Editions du Seuil viennent d’éditer.
Mais « Comment transformer cette mémoire de mort en appel à la vie ? C’est la question qui habite depuis toujours Magda Hollander-Lafon, une des rares rescapée d’Auschwitz. Elle témoigne régulièrement de son expérience de la Shoah, souvent devant des jeunes et des enfants. Elle vient de publier chez Bayard « Demain au creux de nos mains »
Au fil des années, elle a construit une méthode qui ressemble à une philosophie de vie : poser des questions pour rejoindre l’autre au cœur de son expérience et l’appeler au meilleur de lui-même.
Elle cherche à transmettre l’incommunicable avec des mots de façon à mobiliser en chacun un appel à la responsabilité, à la vie.