Demain nous entrons dans l’Avent. Benoit XVI a lancé il y a 11 ans les « veillées de prière pour la vie naissante ». Cette année encore, elles se vivront dans des milliers de paroisses du monde entier, pour nous préparer à célébrer la Nativité.
Édito RCF à écouter ici
L’incarnation et la vie humaine intimement liés
Car mystère de l’incarnation et début de la vie humaine sont intimement liés. On est invité à méditer le fait que le Christ a épousé toute notre condition humaine. Il aurait pu arriver sur terre dans la force de l’âge et la gloire. Et bien, non. Il s’est fait embryon. Au sein d’une famille et de liens humains. N’est-ce pas émouvant de se dire que Jésus a commencé sa vie en étant une seule et unique première cellule, animée de ce même principe de vie qui anime chacun de nous, à l’instant même ?
En France, et ailleurs, de nombreuses lois et pratiques portent gravement atteintes à la vie humaine. Ces veillées sont l’occasion de prier pour ça. Pour raviver inlassablement notre conscience sur la valeur et la dignité incomparables de toute personne. Pour porter un regard qui rappelle que chaque être humain a le droit de ne pas être traité comme un objet à posséder ou comme une chose à manipuler. Ces veillées nous invitent aussi à prier pour ceux qui ne peuvent pas donner la vie ou attendent désespérément l’enfant qui ne vient pas. Dans la prière écrite spécialement pour ces veillées, le pape émérite ne les oublie pas.
Réveiller les conscience endormies
Samedi, aussi, Alexandre Soljenitsyne aurait eu 103 ans. Un formidable sourire, des yeux brillants d’intelligence, une stature de géant. Il a surgi des profondeurs de l’URSS pour apporter au monde une grande bouffée d’air. On le sait, c’est dans les camps qu’il a ouvert les yeux sur l’envers des systèmes. Il était très critique envers l’Occident qu’il jugeait lâche et matérialiste.
Soljenitsyne écrivait. N’avait pas peur de porter une parole de contradiction, sans compromission avec la vérité. Il savait que la force du verbe peut ébranler des empires et réveiller les consciences endormies. Alors ce matin, je voulais lire quelques mots de son discours d’Harvard : « le déclin du courage« .
« Si le monde ne touche pas à sa fin, il a atteint une étape décisive dans son histoire, semblable en importance au tournant qui a conduit du Moyen Âge à la Renaissance. Cela va requérir de nous un embrasement spirituel. Il nous faudra nous hisser à une nouvelle hauteur de vue, à une nouvelle conception de la vie, où notre nature physique ne sera pas maudite, comme elle a pu l’être au Moyen Âge, mais, ce qui est bien plus important, où notre être spirituel ne sera pas non plus piétiné, comme il le fut à l’ère moderne. Notre ascension nous mène à une nouvelle étape anthropologique. Nous n’avons pas d’autre choix que de monter… toujours plus haut« . Plus haut, nous dit ce géant. Alors baissons les yeux vers Celui qui s’est fait si petit, Lui qui nous a promis : “Pour les hommes, c’est impossible, mais pour Dieu tout est possible”.