Sortie de collège. Un petit groupe d’élèves prend le même train, et depuis une semaine que la rentrée est passée, ils se sont, du regard, repérés. Le délai entre la sonnerie de l’école et celui du train est serré. Dès que la porte de la cour est ouverte, le garçon de quatrième est à fond sur sa trottinette, bien décidé à l’attraper pour ne pas perdre un temps précieux, les études lui en volent déjà suffisamment… Derrière lui, une fille de sixième, une petite nouvelle, un peu moins rapide. Et fichtre. La voilà qui perd un temps précieux à chercher sa carte, derrière la porte battante. Le train va partir. Dans le cœur du petit homme, dilemme… Sauter dans le train ?
« C’était mieux comme ça »
Allez, chacun pour soi ! Au fond, je la connais à peine. Ou rester là, avec elle, sur le quai, pour lui tenir compagnie, la rassurer peut-être, pendant l’heure où il va falloir attendre le suivant, au milieu des passants, des grands. Enfin rentré chez lui, il s’excuse auprès de sa maman pour son retard mais se désole surtout de tout ce temps perdu. « C’était plus fort que moi, j’ai senti que c’était mieux comme ça. — Mon fils. Ce retard t’honore. Tu as fait ce qu’il fallait », le rassure sa mère, qui le soir, lui montrera le SMS qu’elle vient de recevoir : un message de l’autre famille qui illuminera le regard du petit homme en construction : « Merci. Votre fils est un chevalier. »
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